Avez-vous déjà envisagé de créer un aquarium ou un bac récifal ? Les aquariums deviennent de plus en plus populaires, en raison de leur attrait esthétique et de leurs bienfaits thérapeutiques.
Malheureusement, l’aquariophilie a aussi des conséquences négatives sur l’environnement. Ces effets négatifs peuvent être les suivantes.
- La surexploitation des espèces sauvages, qui entraîne des déséquilibres écologiques.
- La destruction de l’habitat due à des méthodes de pêche non durables.
- La propagation d’espèces envahissantes.
- La propagation de maladies
L’impact environnemental des pratiques de collecte
La majorité des poissons tropicaux vendus dans les magasins d’aquariophilie sont capturés dans leur habitat naturel. La collecte non réglementée d’espèces marines sauvages pour les aquariums peut considérablement diminuer les populations de certaines espèces de poissons en milieu naturel. La pêche au cyanure en est un exemple où une giclée d’un liquide toxique, qui est composé de cyanure de sodium, est envoyée dans la direction du poisson pour l’étourdir.
La pêche au cyanure est une pratique non durable qui nuit à l’espèce cible, au récif corallien et aux autres poissons de la zone avoisinante.
En outre, le commerce des poissons d’aquarium n’affecte pas seulement les espèces de poissons sauvages, mais aussi les colonies de coraux sauvages. Cela représente un danger pour la santé des récifs coralliens, car l’élimination des espèces clés provoque la destruction de l’habitat, ce qui, à son tour, diminue la résilience de l’écosystème en entier.
Conséquences écologiques au-delà de la collecte
Lorsque des espèces non indigènes sont introduites dans un environnement, intentionnellement ou accidentellement, elles peuvent perturber l’équilibre des populations sauvages locales ou, pire encore, devenir envahissantes et engendrer des problèmes écologiques.
Le poisson-lion en est un exemple. Dans les années 80, le poisson-lion a été introduit dans les eaux du nord-ouest des États-Unis, où il n’avait pas de prédateur naturel.
Avec ses nageoires en forme d’éventail, le poisson-lion est visuellement attrayant et est devenu populaire parmi les passionnés d’aquariophilie. Cependant, tout comme les poissons-clowns et les poissons Gobies, les poissons-lions sont connus pour manger les espèces de poissons plus petites qu’eux dans un aquarium. On estime en fait que la libération des poissons-lions des aquariums domestiques est à l’origine de leur propagation dans les caraïbes.
Par la suite, leur population a commencé à croître rapidement. Cela a créé un déséquilibre dans le réseau alimentaire puisque les poissons-lions partagent les mêmes proies que les vivaneaux et les mérous, qui sont eux aussi des espèces importantes d’un point de vue économique et écologique.
Si la population des poissons-lions n’est pas contrôlée, la pêche récréative et commerciale seront négativement affectés à cause de la compétition entre les poissons-lions et d’autres prédateurs pour un nombre de proies limitées.
Le poisson-lion consomme principalement des poissons herbivores, et l’ajout d’un autre prédateur dans la chaîne alimentaire peut entraîner une forte diminution de la population globale d’herbivores. Cette baisse peut alors entraîner une croissance incontrôlée des algues et, par conséquent, la prolifération des algues peut avoir un impact négatif sur les récifs coralliens en bloquant les rayons UV, qui sont essentiels pour une croissance saine des coraux.
Tout compte fait, on constate que l’introduction d’une seule espèce non indigène dans un environnement sans planification ni contrôle peut avoir des effets néfastes sur l’équilibre de l’écosystème naturel.
Propagation des maladies et des agents pathogènes
La vente et le transport d’animaux vivants en l’absence des protocoles d’hygiène peuvent entraîner une propagation incontrôlée des maladies.
Les poissons d’aquarium peuvent être porteurs de bactéries, de virus, de champignons et de parasites étrangers nocifs. Lorsqu’ils sont introduits dans de nouveaux environnements, ils peuvent provoquer des maladies capables d’entraîner des mortalités massives parmi les espèces indigènes qui ne sont pas assez résilientes.
Cela peut perturber l’équilibre écologique, réduire la biodiversité et même conduire à des extinctions dans certains cas extrêmes.
Ces agents pathogènes peuvent également présenter un danger potentiel pour la santé humaine, car ils peuvent avoir des caractéristiques zoonotiques, c’est-à-dire qu’ils peuvent être transmis de l’animal à l’homme.
Il est donc essentiel de mettre en œuvre des mesures appropriées de prévention des maladies et de faire preuve de prudence dans le secteur de l’aquariophilie afin de garantir la protection des animaux et des êtres humains contre les risques sanitaires.
Réduire les effets négatifs
Les méthodes de collecte durables, le commerce réglementé et le comportement responsable des consommateurs sont essentiels pour atténuer les effets négatifs de l’aquariophilie.
Des méthodes telles que les programmes de reproduction en captivité constituent une alternative durable à la collecte de poissons de leur habitat naturel, car ces genres de pratiques minimisent les menaces qui pèsent sur les populations sauvages existantes. L’utilisation de coraux synthétiques et de matériaux pour aquariums représente également une approche durable pour des raisons similaires.
Le commerce de l’aquariophilie peut également être mieux réglementé via l’utilisation de technologies durables telles que les mesures de biosécurité et les chaînes d’approvisionnement numériques. Ces innovations peuvent contribuer à prévenir la propagation des maladies et à garantir le bien-être des animaux en améliorant la traçabilité et la transparence au sein du commerce.
Pour atténuer les effets négatifs du commerce de l’aquariophilie sur l’environnement et être un consommateur plus responsable, il faut assurer que l’approvisionnement des espèces marines ait un impact minime sur la nature, que la libération des poissons soit entrepris au bon endroit et que la santé des espèces soit bien surveillée. Il est aussi essentiel de promouvoir la durabilité et une réglementation accrue au sein de cette industrie.
Le rôle de la politique et de l’éducation
De nombreuses réglementations sont actuellement mises en place pour promouvoir la durabilité, prévenir les activités illégales et garantir le bien-être des différentes espèces marines. Il s’agit notamment de politiques concernant les espèces qui peuvent ou ne peuvent pas être commercialisées, en quelles quantités et dans quelles conditions spécifiques. Il existe également des réglementations qui précisent les protocoles de quarantaine, les inspections sanitaires et les règles relatives à l’élevage en captivité.
Les réglementations spécifiques ainsi que leur degré d’application peuvent varier d’un pays à l’autre et d’une région à l’autre dans le monde. C’est pourquoi plusieurs mesures sont entreprises pour renforcer les réglementations, au niveau local et mondial, pour améliorer le respect des règlementations et pour promouvoir des pratiques durables et une sensibilisation sur le commerce des aquariums. On espère que ces efforts aboutiront à des choix responsables qui contribueront davantage à la durabilité environnementale de notre planète.
Conclusion
Il existe de nombreux aspects du commerce des aquariums qui ne sont pas entièrement sûrs pour l’environnement ou durables. La collecte des espèces sauvages est un processus délicat, c’est pour cette raison que les politiques et les réglementations doivent être appliquées à l’échelle mondiale.
Grâce à des efforts éducatifs continus visant à promouvoir des choix responsables, le commerce des aquariums peut devenir plus sûr, plus éthique et plus durable.
Pour plus d’informations, consultez ces ressources sur le commerce de l’aquariophilie marine et les poissons d’aquariophilie marine les plus commercialisés.
Questions fréquemment posées (FAQ):
Comment les récifs coralliens sont-ils affectés par le commerce des espèces menacées ?
Les récifs coralliens sont principalement affectés par les méthodes de collecte non durables (pêche au cyanure, pêche à la dynamite et chalutage de fond) qui peuvent entraîner la destruction de l’habitat
Comment l’aquaculture affecte-t-elle les récifs coralliens ?
L’aquaculture peut contribuer au distribution des nutriments entre les récifs coralliens et les différents écosystèmes marins, mais pour avoir plus d’espace, les plantes aquatiques peuvent également nuire aux récifs coralliens en les détruisant, en provoquant un enrichissement excessif en nutriments et en modifiant la dynamique trophique qui peut affecter la croissance des coraux.
Comment la pêche affecte-t-elle les récifs coralliens ?
Les pratiques de pêche non durables telles que le chalutage de fond et la pêche à la dynamite peuvent physiquement endommager les récifs coralliens et entraîner la perte d’habitats pour les espèces de poissons. En outre, la surpêche due à une mauvaise gestion de la pêche peut également perturber l’équilibre écologique et la santé des récifs.